Leader incontesté des technologies hybrides et à hydrogène, Toyota a pris son temps avant de lancer son premier modèle à batterie dénommé bZX4. Le préfixe « bZ » qui signifie « Beyond Zero » (au-delà de zéro en français) est l’appellation de la nouvelle gamme tout électrique de Toyota, tandis que le « 4 » et le « X » indiquent respectivement la taille et la catégorie crossover dont fait partie le SUV. En clair, il devrait y avoir de nombreux autres modèles « bZ » dans les années à venir. Contrairement à la plupart de ses concurrents, le constructeur nippon a choisi non pas de lancer une citadine (la catégorie de modèles électriques la plus vendue), mais un imposant SUV familial de plus de 2 tonnes sur la balance !

Un véhicule au style baroudeur qui se décline en une seule finition en France « Origin » et deux versions : une deux roues motrices (2WD) affichée à 55 000 €, et notre modèle d’essai à transmission intégrale à 58 000 €. Avec un prix supérieur à 50 000 €, elles n’ont donc pas droit au bonus écologique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le constructeur propose toutefois une promotion à 49 000 € pour la version d’entrée de gamme.

Caractéristiques

Performances et autonomie

Équipée de deux moteurs de 109 ch chacun, un à l’avant et un à l’arrière, notre version développe une puissance cumulée de 218 ch qui lui permet d’avoir un certain répondant dans les phases d’accélération. Pied au plancher, le véhicule développe un couple de 337 Nm de couple et passe de 0 à 100 km/h en seulement 6,9 secondes ! La vitesse maximale est quant à elle bridée à 160 km/h. Basée sur la nouvelle architecture modulaire baptisée e-TNGA, le véhicule intègre sous le plancher une batterie unique d’une capacité brute de 71,4 kWh. Côté autonomie, le bZ4X à 4 roues motrices peut rouler jusqu’à 450 km selon le cycle WLTP, et même jusqu’à 513 km pour la version 2WD. Toyota fournit deux chargeurs de 6,6 et 11 kW pour la recharge rapide (jusqu’à 150 kW).

Sur une Wallbox, il faut compter 10h50 pour recharger la batterie de 0 à 100 %. Avec la charge rapide DC, il est possible de récupérer de 0 à 80 % de la batterie en 30 minutes. Lors de mes essais sur des trajets mixtes (en ville, sur des routes de campagne et l’autoroute), le véhicule affichait une consommation moyenne comprise entre 20,7 et 37,4 kWh/100 km. Des valeurs élevées décevantes d’autant que les conditions météorologiques étaient idéales. Bien qu’il faudrait des essais plus approfondis pour connaître l’autonomie en conditions réelles, celle-ci devrait se situer selon nos calculs entre 320 et 360 km.

Des performances qui se situent dans la moyenne du marché des SUV à batterie. Pour gagner quelques kilomètres, Toyota propose en option comme sur la Prius un toit recouvert de panneaux solaires capables de générer près 11 km par jour, ou 1 800 km par an. Sur de la fiabilité de son véhicule, le constructeur offre une garantie qui couvre au moins 70 % de la capacité de la batterie pendant les 10 premières années ou 1 million de kilomètres ! Du jamais vu.

Comportement routier et capacités de franchissement

Contrairement à la plupart de ses concurrents, le bZ4X est dépourvu de différents modes de conduite (Sport, Confort, Economie...) au profit d’un mode « e-Pedal » qui augmente la récupération d’énergie lorsqu’on relâche la pédale de l’accélérateur. Un peu mou, le système ne va malheureusement pas jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. Ce dernier s’avère toutefois assez simple et agréable à conduire, quel que soit le type de route. La grosse surprise réside dans ses capacités de franchissement.

Pour mettre à l’épreuve notre modèle 4x4 d’essai, le constructeur nous a conviés dans un parcours d’obstacles. Avec des jantes de 18 pouces et des pneus normaux, le bZ4X est capable d’effectuer des franchissements assez impressionnants que cela soit dans des cours d’eau de 50 cm de hauteur, des ornières, des bourbiers, des croisements de pont, des montées, des descentes, etc. Il suffit d’activer le mode X-Mode (un système conçu par Subaru) pour que le bZ4X se transforme en tout-terrain.

Le véhicule dispose même d’un mode entièrement automatisé pour gérer seul le franchissement des obstacles jusqu’à une vitesse délimitée à l’avance. Lorsque ce dernier est activé, il n'y a plus qu'à gérer le volant, le bZX4 freine et accèlère complètement seul pour se sortir de toutes les difficultés du terrain. Ce n’est peut-être pas l'aptitude la plus recherchée sur ce type de SUV familial électrique, mais elle gagne à être connue ! Ceux qui habitent en montagne ou dans des contrées difficiles d'accès devraient particulièrment apprécier...

Design : un look de baroudeur atypique

Au premier regard, le bZ4X ne m’a pas franchement tapé dans l’œil ! Comme les Prius, C-HR, et bien d’autres modèles de la marque, la première Toyota 100 % électrique bZ4X adopte un design singulier avec des lignes anguleuses et tendues semblant défier les lois de l’aérodynamisme. Le constructeur persiste et signe en l’affublant des mêmes énormes passages de roues rectangulaires en plastique noir que sur le dernier RAV 4 ou certaines Lexus. Ces derniers cassent complètement la dynamique naturelle des profils des véhicules.

Avec sa minuscule calandre et ses feux ultrafins, la face avant cubique n’accroche pas le regard. Ce n ‘est malheureusement pas l’imposante signature lumineuse et le béquet fuyant de la lunette arrière (véritable pièce ajoutée de mauvais goût) qui améliorent le look brut de décoffrage du bZ4X. Long de 4,69 mètres pour 1,80 mètre de large et 1,60 mètre de haut, le SUV zéro émission possède grosso modo les mêmes dimensions que le dernier RAV 4. Toyota se targue toutefois d’avoir réussi à concevoir un habitacle plus spacieux.

Fort heureusement, la situation s’améliore lorsque je prends le volant. Je retrouve en effet immédiatement le savoir-faire du constructeur en matière de poste de conduite. Quelques minutes, voire moins, suffisent pour effectuer les réglages et trouver la position idéale au volant du véhicule à l’exception toutefois de l’accoudoir coté portière positionné bien trop haut. Pas d’autres mauvaises surprises, Toyota continue à proposer de nombreux boutons physiques et des commandes qui tombent parfaitement sous la main. En plus de pouvoir convenir à tous les types gabarits, le poste de conduite offre une bonne visibilité à 360°.

Habitacle : entre bonnes idées et bizarreries

Le véhicule adopte un volant plus petit qu’à l’accoutumée et un combiné d’instrumentation avec un petit écran de 7 pouces placé en hauteur (face conducteur) censé offrir une meilleure visibilité. Une bonne idée, sauf qu'en fonction de de votre taille, le volant peut au contraire partiellement cacher l'affichage du combiné. Les passagers sont assez bien lotis à avec un espace aux jambes à l’arrière très confortable. Deux adultes et un enfant (au milieu) peuvent prendre place confortablement à l’arrière. La garde au toit est toutefois assez limitée pour les grands gabarits.

Avec un volume de 452 litres, le coffre à ouverture électrique n’est pas le plus grand de sa catégorie. A noter la présence d’un double fond permettant de loger les câbles de recharge. Le véhicule possède de nombreux rangements notamment dans les portières et l’imposante console centrale flottante. Ne cherchez pas de boite à gants, il n’y en a pas ! A l’image de la carrosserie, le design de la planche de bord est assez torturé avec de nombreux éléments en plastique inutiles notamment autour de l'instrumentation ainsi qu'un revêtement en tissu tressé qui n'est pas du meilleur goût.

Idem pour les garnitures en plastique piano (véritables nids à poussière) sur la console centrale et les panneaux de portes. La sellerie grise en cuir synthétique et tissu est assez austère, mais l’assise s’avère très confortable avec de bons soutiens latéraux. Le toit panoramique (non ouvrant) de série procure une sensation d’espace dans l’habitacle, mais l’énorme traverse du milieu gâche un peu l'aspect esthétique. Si l'assemblage ne souffre d'aucun défaut, la qualité perçue dans l'ensemble est assez moyenne.

Technologies embarquées : des progrès et des lacunes

Contrairement à des constructeurs comme Volkswagen, Toyota conserve de nombreux boutons analogiques pour certaines fonctionnalités comme la climatisation. L’instrumentation de 7 pouces est bien placée dans le champ de vision au-dessus du volant, mais la lisibilité des informations laisse franchement à désirer. C’est par le biais des commandes au volant et de ce minuscule affichage que l’on gère toutes les aides de conduite. On a vu mieux... Toyota ne propose pas de données spécifiques à l’électromobilité. Hormis les données relatives à l’état de la batterie, aucune information n’est disponible sur le fonctionnement du groupe motopropulseur.

Le système d’infodivertissement est en net progrès dans l'ensemble avec un bel écran tactile réactif de 12,3 pouces. Grâce à un menu bien agencé, il est simple à prendre en main, mais ses fonctionnalités se limitent à l'essentiel. Mention spéciale pour le GPS associé à un planificateur d’itinéraires avec localisation des bornes de recharge et de leur puissance. Compatible Apple Carplay et Android Auto sans fil, le véhicule dispose d’un chargeur à induction logé sur la console centrale. Le constructeur propose enfin une application mobile digne de ce nom. Baptisée My Toyota, celle-ci donne accès à de nombreuses fonctionnalités à distance : climatisation, chauffage des sièges avant/arrière, dégivrage, gestion de la recharge, localisation des stations de recharge, etc.

Comme nous l’avions déjà remarqué à maintes reprises sur des véhicules Toyota, dont le dernier RAV 4, la partie audio signée JBL délivre une qualité sonore de premier plan. Bien équipée dans l’ensemble, notre modèle embarque également une caméra de recul ainsi qu’une caméra placée à l'avant au niveau de la calandre, un régulateur de vitesse adaptatif, la climatisation automatique bizone, l’accès et le démarrage sans clé, le hayon automatique, des feux de route LED adaptatifs, et des radars de stationnement avec détection d’obstacles.

Conclusion