Si l’on vous demande, aujourd’hui, quelle est selon vous la plus grande menace qui pèse actuellement sur l’humanité, vous aurez peut-être tendance à répondre qu’il s’agit des changements climatiques. Et vous n’auriez pas tort : selon le Global Risk Report 2024 révélé durant le Forum économique mondial qui se tient actuellement à Davos, les menaces liées au climat dominent le top 10 des principaux risques auxquels les populations mondiales seront confrontées dans les 10 ans à venir.

Des menaces bien différentes dans le top 10

Concrètement, le sondage du Global Risks Report 2024 demandait aux participants d’estimer l’impact de différentes menaces mondiales dans les 2 ans et dans les 10 ans. Les deux classements qui ressortent s’avèrent assez différents l’un de l’autre.

Les participants estiment notamment que dans les deux années à venir, c’est la désinformation qui représente le risque mondial majeur. Les conflits mondiaux actuels, la propagande et la désinformation sur les réseaux sociaux y sont, sans aucun doute, pour quelque chose. La deuxième place revient aux « événements météo intenses », comme les inondations, les ouragans et les grandes sécheresses. Enfin, la troisième place est accordée à la « polarisation sociétale », soit les inégalités qui se creusent dans les sociétés d’aujourd’hui.

Cependant, si les participants se projettent dans les 10 années à venir, ils classent des problématiques en lien avec les changements environnementaux aux quatre premières places : événements météo intenses, changements mondiaux critiques, perte de biodiversité et effondrement de l’écosystème ou encore limitation des ressources naturelles, les perspectives semblent sombres.

L’intelligence artificielle au cœur des inquiétudes

En marge des considérations climatiques, on remarque que le développement des technologies liées à l’intelligence artificielle arrive à la sixième place du classement sur 10 ans, juste après la désinformation.

« L’inquiétude croissante suscitée par la désinformation et la désinformation est en grande partie motivée par le potentiel de l’IA, entre les mains de mauvais acteurs, d’inonder les systèmes d’information mondiaux par de faux récits », explique le rapport. « À ce jour, le principe de précaution n’a globalement pas été appliqué dans le développement de l’intelligence artificielle, et les régulateurs se sont rangés du côté de l’innovation. »

Conscient qu’il faut créer des « garde-fous réglementaires », le Forum économique mondial a fondé une « alliance pour la gouvernance de l’IA », présentée comme « Une initiative multipartite pionnière qui réunit les dirigeants de l’industrie, les gouvernements, les établissements universitaires et les organisations de la société civile, pour promouvoir une conception mondiale responsable et la libération de systèmes d’IA transparents et inclusifs ». Des responsables de Microsoft, Google, IBM ou encore Meta prennent notamment part à l’initiative.

Reste à savoir si cette initiative aura un réel impact sur la réalité dans les années à venir. Car le Forum économique de Davos est connu pour lever régulièrement des lièvres sans pour autant résoudre réellement les problèmes. Preuve en est des inquiétudes liées aux changements climatiques, alors que la plupart des dirigeants mondiaux se rendent encore en Suisse en jet privé…