Si vous êtes familier du comics Spider-Man, alors vous le savez : Peter Parker a beau avoir les sens aiguisés d’une araignée et être aussi agile qu’elle, il n’empêche qu’il doit quand même concevoir lui-même ses lanceurs de toile et la matière première qui va avec.

Eh bien la trouvaille des chercheurs RIKEN Center for Sustainable Resource Science et du RIKEN Cluster for Poneering Research du Japon, c’est un peu Spider-Man dans la vraie vie ! En effet, ils ont développé de la soie d’araignée à l’aide d’une glande artificielle. L’article de New Atlas met en évidence ce procédé, des plus complexes, puisqu’il se base sur les mêmes processus biologiques que ceux que l’on trouve chez l’araignée.

Reproduire la nature, un challenge difficile

Dans la nature, l’araignée produit des microfluides qui forment de la soie lorsqu’ils sèchent à l’air libre. « Dans cette étude, nous avons tenté d’imiter la production naturelle de soie d’araignée en utilisant la microfluidique, ce qui implique l’écoulement et la manipulation de petites quantités de fluides par des canaux étroits », explique Keiji Numata, l’un des principaux chercheurs. « En effet, on pourrait dire que la glande de soie de l’araignée fonctionne comme une sorte de dispositif microfluidique naturel. »

L’article, publié dans la revue Nature, souligne que les scientifiques ont dû comprendre précisément comment fonctionnait le mécanisme des araignées pour le reproduire tout en faisant fi de certains obstacles. L’une des erreurs commises a été d’utiliser la force pour pousser les protéines à travers le système microfluidique, ce qui s’est révélé contre-productif. Mais une fois ce souci résolu, le résultat s’est révélé proche de celui d’une authentique soie d’araignée.

Une toile d'araignée (Illustration : Dall-E)

Quels usages pour la soie d’araignée artificielle ?

Il n’est pas question de se balancer de bâtiment en bâtiment avec cette soie d’araignée artificielle ! Cependant, comme elle présente des caractéristiques proches de la version naturelle, elle s’avère légère, très flexible et dotée d’une résistance plus forte que celle de l’acier. Les usages envisagés sont nombreux : fabriquer des textiles plus respectueux de l’environnement, concevoir des lentilles optiques plus efficaces ou encore du nouveau matériel de suture ou des ligaments artificiels.

« Idéalement, nous voulons avoir un impact réel », a déclaré Keiji Numata. « Pour en arriver là, nous devrons développer notre méthodologie de production de fibres et en faire un processus continu. Nous évaluerons également la qualité de notre soie d’araignée artificielle en utilisant plusieurs mesures et nous apporterons d’autres améliorations à partir de là. » Qualifiée de « très reproductible », cette soie d’araignée artificielle pourrait donc ouvrir de nouvelles perspectives dans de nombreux domaines, le tout sans impliquer de piqure d’insecte radioactif. Désolé pour Peter Parker !